Les trois adjectifs de cette question directe (de mauvaise foi, ignorante ou désireuse de nuire ?) ne sont pas de moi mais du directeur général de l’Hôpital du Jura Bernois, Dominique Sartori, qui réagit de manière « pédagogique » aux propos de la directrice de HNE tenus l’autre soir devant nombre de Montagnons à l’aula de l’ESTER.
Madame de Vos, en un discours qui tenait d’une « liquidatrice d’entreprise » légèrement compatissante à l’égard des Montagnons en souffrance, a essayé de leur expliquer qu’ils avaient le choix entre garder un hôpital en mains publiques ou en venir à ce qu’on ait, comme à Saint-Imier et Moutier, une société anonyme. Sous-entendu : avec des requins de la finance travaillant pour leurs avides actionnaires !
Ces propos-écrans de fumée servent régulièrement à HNe et Laurent Kurth à masquer le modèle voisin qui, selon eux, est peu pertinent pour notre canton.
Ils sont, dans une lettre ouverte à Madame de Vos, vivement contestés par le directeur de l’Hôpital du Jura bernois, Dominique Sartori, lettre que nous reproduisons ici. Nous avons la certitude que le journal local ne la reproduira pas en intégralité. D’où notre démarche qui se poursuivra : nous marquerons à la culotte HNe et le Conseil d’Etat tant que dans le débat que nous voudrions rationnel ils brouilleront les cartes, seront arrogants ou dogmatiques.
Nous laissons évidemment le soin à Madame de Vos de porter plainte pour calomnie contre Monsieur Sartori. En tous cas, une fois de plus l’autre soir, elle a perdu l’occasion de se taire … ou de s’exprimer avec plus de nuances.
Le 24 septembre, Madame de Vos a répondu à M. Sartori :
Mille tableaux 
Il est intéressant d’ajouter ici le verbatim des paroles de Mme de Vos qui ont suscité la réaction de M. Sartori.
« J’aimerais également dire quelques mots sur le modèle du Jura bernois – Saint-Imier –, qui est souvent cité en exemple. La question que j’aimerais poser ici est une question de fond : quel est le système de santé hospitalier public que nous souhaitons. Est-ce que nous souhaitons un hôpital public tel qu’il existe dans notre canton, ou est-ce que nous souhaitons avoir, comme c’est le cas à Saint-Imier – je veux dire, les deux modèles se tiennent, mais c’est un choix politique et de société profond –, est-ce que nous souhaitons avoir un hôpital qui est une société anonyme ? Une société anonyme, c’est quoi ? C’est une structure, qui verse des dividendes à des actionnaires si les résultats sont positifs, ou n’en verse pas quand les résultats ne le sont pas. Une société anonyme est une structure qui a la possibilité de signer des contrats de travail autres que les conventions collectives de travail telles qu’elles sont appliquées dans le secteur public à l’heure actuelle dans le canton de Neuchâtel et dans d’autres cantons d’ailleurs, donc c’est un choix philosophique de fond. »
Ce qui a suscité ce commentaire de Antoine Chollet sur mon profil Facebook, avec lequel je suis d’´accord : » La présidente du CA de HNe peut-elle ignorer qu’elle induit sciemment en erreur en faisant suivre sa phrase sur l’hôpital du Jura bernois par une définition générale de ce qu’est une SA? Et notamment sur le fait qu’il n’y a qu’un seul actionnaire dans le cas d’espèce, et qu’il s’agit de l’État de Berne, ce qui change beaucoup de choses? Précisons en outre que l’hôpital du Jura bernois est signataire de la CCT du personnel des hôpitaux bernois, et qu’il ne se trouve pas dans un désert conventionnel, comme, là aussi, la présidente du CA le laisse perfidement sous-entendre (même si elle ne le dit pas, mais parfois l’omission vaut mensonge, ou du moins manipulation). »