Il reste deux semaines et demie pour renverser la majorité de la droite dure au Conseil national. Les quatre partis de la gauche neuchâteloise ont sommeillé jusqu’au dimanche des Vendanges car ils n’ont pas mis encore assez en avant cet objectif dans leur campagne.
« Renverser la majorité de droite dure actuelle, qui a fait tant de mal à notre pays pendant cette législature, est un défi qui demande une mobilisation intense des sections à travers toute la Suisse » (Christian Levrat, Président du Parti socialiste suisse).
Le PS, comme d’ailleurs le POP, les Verts et Solidarités, ont produit des affiches, ont des pages Facebook, avec des candidatEs parfois suractifs. On partage des images, des textes; on est, à juste titre, préoccupé par le climat, l’assurance maladie. On répond à des interviews dans les médias régionaux.On publie même des dépliants de campagne qui ne pipent pas mot sur l’enjeu central.
On veut garder ou conquérir un siège sans mesurer encore l’essentiel : la conquête du 3e siège ne peut se faire sans une augmentation significative du nombre d’électrices et électeurs de gauche.
Malgré les errements d’Yvan Perrin, malgré ses obsessions , malgreé la tendance fascisante de l’UDC, malgré sa misogynie rampante, ce parti n’a pas encore du tout perdu son siège au Conseil national. Il lui suffirait d’avoir au moins un tiers des suffrages de la gauche apparentée pour conserver son mandat, avec Perrin ou un autre.
L’UDC avait autour de 21 % en 2015 et son électorat est fidèle. Miser sur son effondrement est une erreur. Seule une significative augmentation des électrices et électeurs à gauche va faire diminuer ce pourcentage.
Rappelons que le gauche avait 46 % en 2015. Si elle monte à 48 %, l’UDC ne devra pas recueillir plus de 16 % des suffrages.
Je dis donc « Forza » aux quatre partis de gauche pour mobiliser sur ce thème : chasser l’UDC de ce canton, c’est augmenter les chances que la majorité PLR-UDC au Conseil national soit renversée.
Et, quelque part, peu importe que Fabien Fivaz surpassse Céline Vara, que Denis de la Reussille garde son siège ou que le PS en conquière un second. Peu importe même à la limite que les Montagnes aient encore un élu au Conseil national…
Quant au centre-droit, la campagne des deux blocs est passionnante au PLR et terne chez les Verts libéraux-PDC. Le PDC a commis une immense erreur avec sa stigmatisation nationale de ses concurrents et les VL neuchâtelois peinent à parler d’autre chose que le climat. Je les vois mal, même apparentés, dépasser l’UDC et faire plus du tiers des suffrages de la gauche unie. Dans ce sens, mon livre qui leur donnait la part belle était bien une fiction.
Le PLR est marqué par le duel Damien Cottier- Andreas Jurt. L’avance médiatique du premier pourrait fondre dans la prochaine quinzaine. Même des électeurs de gauche, séduits par la position du candidat Jurt sur l’éducation et la fiscalité, sont sollicités à voter pour lui. En 1995, Balladur était donné largement gagnant et Chirac, qui est mort le 26 septembre, a effectué la remontée que l’on connaît…