J’assiste depuis quelques mois comme simple militant politique et citoyen à la délicate genèse du futur zoo-musée au Bois du Petit-Château et à l’Ancien Stand. Ma position d’observateur m’empêche d’avoir des informations de première main mais me permet de diagnostiquer des symptômes politiques curieux. Je me suis fait un modeste point de vue sur le dossier, que j’exprime ici, avant tout comme membre de la société des Amis du Musée d’histoire naturelle.
Dans ce dossier d’une institution donnée pour cliniquement morte il y a 15 mois, deux éléments sont au moins positifs. D’abord les collections du musée sont reconnues politiquement comme un riche patrimoine pour lequel il faut trouver un lieu de stockage dans le courant 2019, à la fin du bail à la Grande Poste. Ensuite, la Société des Amis du musée a pris la décision unanime, à l’automne 2017, de trouver 300´000 francs pour aider à la réalisation d’un musée « light » à l’Ancien-Stand. Le projet architectural nous a été présenté dans une assemblée générale de la société et il est moins faramineux et utopique que le Naturama, autour de trois millions selon mes sources. La SAMHNC a d’ailleurs envoyé en décembre une lettre au Conseil général confirmant son engagement.
Cependant, d’autres éléments politiques, sous forme de symptômes, obscurcissent le ciel dégagé qu’on pourrait voir poindre au loin.
Après le débat sur l’enclos des loutres au Conseil général le 6 février 2018, j’en vois trois :
1) Les annonces de Théo Bregnard en décembre 2017 ont été prématurées. Il avait déclaré dans la presse et au Conseil général que le crédit pour le zoo-musée serait présenté en février 2018. Or cet investissement n’est pas inscrit dans le budget des investissements voté au Conseil général en décembre. Le 6 février il a déclaré devant les questions insistantes des élus que ce crédit serait présenté « au plus vite« , ce qui laisse subsister un certain flou, surtout que le temps presse.
2) Les positions du PLR et des Verts sont décevantes, au contraire du bloc formé par le PS, le POP et l’UDC qui soutiennent le zoo-musée. En voulant renvoyer le rapport sur les loutres à plus tard, le PLR a donné une gifle aux centaines de personnes de tous âges et de tous milieux qui ont soutenu le projet par leurs dons, modestes ou significatifs. Cette somme de 200’000 francs permet de réduire le coût de l’enclos à 350’000 francs, ce qui est certes beaucoup mais nécessaire pour enfin réaliser une habitation moderne et respectueuse de leur existence aux magnifiques loutres cendrées qui font l’attractivité du zoo. Alors pourquoi refuser de faire un premier pas avec l’enclos des loutres en concrétisant les nombreux dons des citoyens ? Tout simplement parce que les loutres cendrées ne sont pas des animaux de la région selon le PLR. « Qu’elle aillent se faire loutre », tel fut ce 6 février 2018 le slogan implicite du parti de droite. La position des Verts est encore plus surprenante. Alors qu’on s’attendrait à un soutien unanime au zoo et au musée, sur leurs cinq élus, deux se sont abstenus sur le crédit de l’enclos des loutres. Pourra-t-on compter sur eux en bloc plus tard, je n’ai pas la réponse mais le moins que l’on puisse dire, c’est que les collaborateurs du zoo présents au Conseil général n’en ont pas cru leurs yeux.
3) Une dernière pierre d’achoppement est incontestablement la décision que devra bien prendre un jour le législatif sur le maintien ou non de la gratuité du Bois du Petit-Château. En effet si le musée « light » se construit, il ne devrait pas coûter plus cher, en charges de fonctionnement, que lorsqu’il était ouvert, soit environ 800’000 francs. Trois solutions sont possibles :
- le parc est payant pour tout le monde;
- le parc est payant seulement pour les non Chaux-de-Fonniers;
- il reste gratuit dans un premier temps pour tous.
Si j’étais favorable à la deuxième solution il y encore quelques semaines, j’en suis aujourd’hui à penser que c’est la troisième qui est la meilleure. Pourquoi ? La première crispera les citoyens de notre ville et un référendum ne serait alors pas exclu contre le crédit de rénovation de l’Ancien Stand. La deuxième donne l’image d’une ville qui se replie sur elle-même. La troisième repose sur l’espoir d’importantes recettes générées par les entrées payantes du musée-vivarium (ce dernier n’étant logiquement plus gratuit), les recettes de la cafétéria et les ventes de la boutique. Ainsi la gratuité maintenue du parc serait comme un appel aux visiteurs à visiter le musée et même à y dépenser quelque peu. Rien n’empêcherait à moyen terme d’instaurer des entrées payantes si les charges devaient augmenter avec une sorte de carte indigène pour les citoyens de la ville.
Afin que la majorité des citoyens en tirent bénéfice, je souhaite donc vivement que des solutions rapides puissent être trouvées, avec une bonne volonté mutuelle, un esprit d’équipe entre toutes les parties : Conseil communal, Conseil général, Commission des Institutions zoologiques, Société des Amis du musée. La situation financière de la ville est difficile mais cet investissement, souhaité et attendu depuis 15 ans est cette fois très raisonnable: il générera un bel enthousiasme et un succès assuré en terme de fréquentation.
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