C’est une habitude pour les responsables du dossier HNe : ils choisissent le début des vacances d’été ou d’hiver pour instiller leurs médications. Laurent Kurth, ministre de la santé, n’y manque pas aujourd’hui après sa conférence de presse où il se révèle un casuiste : expliquer le mal et les fautes par leur contexte. C’est un point de non retour avec lui, qui mettra en jeu début 2017 non seulement l’avenir du site de La Chaux-de-Fonds mais son propre avenir politique et même celui de son parti.
Dans son argumentation Laurent Kurth est inhabituellement faible car il développe une position proche des casuistes, ces ecclésiastiques, souvent jésuites, qui justifient le mal par les bonnes intentions avec lequel ils le font.
Trois thèmes illustrent cette légèreté que certains prendront pour de l’arrogance, d’autres de la maladresse de communication.
D’abord, la distorsion de la notion d’équilibre que Kurth comprend comme « relative, et notamment proportionnelle à la population« . On concentre les soins aigus dans le Bas, on laisse pour le « Haut » – comme l’appelle le directeur médical Vermeulen – quelques miettes qui garantissent une certaine forme d’équilibre régional. Le mal est fait mais avec un certain habillage cosmétique.
Ensuite le refus d’écrire dans le rapport que les travaux de l’hypothétique centre de traitement et de réadaptation commenceront avant ceux de Pourtalès, avec cet argument : « Le dire dans un rapport, c’est comme si on écrivait qu’on se méfiait de nous-mêmes« . Contorsion logique signe du malaise de celui qui, inconsciemment, ne croit peut-être même pas à son propre projet.
Enfin, l’extorsion de la volonté populaire exprimée en 2013, un grave pêché démocratique, dont Laurent Kurth minimise les effets en parlant d’un « trouble » créé dans la population. C’est de la tartuferie en direct, exprimée de manière badine comme si la faute n’était que vénielle.
Or, cette faute politique est majeure; elle a fait à deux reprises manifester la population comme jamais depuis la Seconde Guerre mondiale. Elle va continuer, malgré la casuistique utilisée, à peser sur la campagne qui commence aujourd’hui pour la votation qui pourrait avoir lieu le 26 février. Campagne sur l’avenir de HNe mais aussi campagne électorale pour l’élection, le 2 avril, du gouvernement et du parlement.
En effet, le sort en est jeté, pour Laurent Kurth en particulier. Il sera sûrement combattu à gauche par une candidature à définir et son propre parti, en peine de trouver des candidatEs pour le Grand Conseil, est littéralement menacé d’implosion dans les Montagnes.
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