Arrivée du Tour de France à La Chaux-de-Fonds : pour le moment non, à moins que …


L’étape du Tour de Romandie Morteau – La Chaux-de-Fonds, faite de diverses boucles et passages autour de la Métropole horlogère, vient à peine de se terminer que diverses voix autorisées se projettent déjà dans une candidature chaux-de-fonnière et transfrontalière pour accueillir l’arrivée d’une étape d’un futur Tour de France. Sans de nombreuses conditions, je ne vois pas comment le Conseil général pourrait accepter un crédit d’investissement d’au moins CHF 500’000.-. Sinon des citoyens exigeront un référendum sur un choix nécessitant des exigences écologiques, économiques, sportives et culturelles.

Aujourd’hui le politiquement correct exige des assentiments immédiats même s’ils souhaitent la mesure et la nuance. On peut alors être taxé de mauvais citoyen, de traître à la communauté ou à la tendance politique. Des comités centraux internes censurent dans leurs officines et même convoquent les dissidents pour leur faire écouter les voix des maîtres.

Disques usés qui pourraient, dans le thème qui nous occupe, rayer l’aiguille de la boussole du débat.

La première condition d’une éventuelle candidature est écologique. À Rennes, en 2020, les Verts ont refusé le diktat sous des torrents d’injures. Le Tour de France prétend s’être complètement réformé : ces promesses méritent l’examen.

La deuxième est économique. Actuellement, la collaboration transfrontalière entre les Montagnes neuchâteloises et la Franche-Comté est au point mort. Pas de concept général d’amélioration de la liaison ferroviaire avec Besançon, des trains antédiluviens souvent supprimés, des milliers de travailleurs frontaliers seuls dans leur voiture, aucune communication commune sur nos nombreux sites Unesco. Accueillir deux jours le Tour avec deux maires s’embrassant comme à Folleville sur un podium est de la poudre aux yeux. Il faut des actes de collaboration à long terme avant de se lancer. De même, les grandes entreprises mondiales ne payant pas leurs impôts dans leur région devraient s’engager pour créer un original partenariat privé-public.

La troisième est sportive et concerne les infrastructures chaux-de-fonnières, laissées depuis trop longtemps sans rénovation, faute de moyens ou de volonté politique. La piscine va être rénovée, la patinoire le sera et le centre sportif de la Charrière devra l’être. Ce sont des dizaines de millions de francs d’investisssments pas seulement financiers mais aussi humains qui vont mobiliser les bourses et les énergies. Pourrait-on tout gérer en même temps sans une augmentation des charges de personnel ?

La dernière est culturelle : doit cesser immédiatement le désagréable pilonnage de la culture en train d’être savamment orchestré dans le canton et la région, notamment par ArcInfo, qui a récemment lancé un rédacteur, Pascal Hofer, comme poisson-pilote. En résumé, les mêmes qui soutiennent mordicus un développement des moyens financiers cantonaux pour le sport sont ceux qui trouvent qu’on en fait trop pour la culture, sans retour sur investissement. À bas les mortifères chapelles !

Des garanties écologiques incontestables, des partenariats économiques revivifiés, des infrastructures sportives rénovées intelligemment et des ponts qui se construisent entre les milieux sportifs et culturels, voilà des conditions qui rendraient le projet possible. Loin des formules creuses et des slogans.

Dans ce sens, par un abonnement annuel, je soutiendrai la magnifique équipe du HCC dès septembre 2023. Et comme je l’ai fait pour l’investissement sur le parc des Musées, je n’hésiterai pas à jeter un regard critique sur une éventuelle candidature de notre ville à Capitale culturelle suisse pas avant 2026. Pourquoi pas la même année que l’étape du Tour ?

Comme Belfort qui accueille le départ de l’étape du 22 juillet en même temps qu’il célèbre le bicentenaire de la naissance de Denfert-Rochereau, l’héroïque défenseur de la ville contre les Prussiens en 1870 !

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