Arles est devenue célèbre ces quarante dernières années pour ses journées photographiques, symboles du présent avec son musée Luma. Son passé antique et roman, inscrit au patrimoine mondial de l’humanité Unesco, fait d’elle une riche cité à visage humain, populaire et chaleureuse. N’y passer qu’une journée en touriste pressé est un non-sens et ces douze images veulent en faire l’apologie.
Le Rhône
Image de fin de journée automnale, jadis peinte par Van Gogh qui trouva dans le bleu arlésien une source de vigueur. Après Avignon, c’est la dernière cité traversée par le grand fleuve qui la marque par son coude avant de finir sa route trente kilomètres plus au sud. La berge est peu aménagée et le maire de Carolis devrait y installer quelques Robidog.
Le chaland du musée antique
Image phare du musée d’art antique, cette grande barque de trente mètres de long fut découverte dans le Rhône au début du XXIe siècle. Les étapes qui mènent à son exposition dans ce fabuleux musée sont expliquées à travers un film passionnant. Elle servait à transporter des pierres, ici aussi visibles. Le musée, à la didactique remarquable, expose notamment la plus exceptionnelle collection de sarcophages romains après celui du Vatican.
Les Alyscamps et van Gogh
Image dans l’image puisque sur les traces Van Gogh, on peut parcourir la ville avec quelques fameuses références du grand peintre. La grande allée des Alyscamps était le cimetière où reposaient de riches Romains, puis d’autres notables européens dès l’ère paléochrétienne. Leurs sarcophages s’alignent maintenant sans leur décor sculpté dans un lieu calme rempli de sérénité inquiétante.
Les cryptoportiques
Image de la perfection romaine, les cryptoportiques formaient le soubassement, la partie cachée du forum. Mieux que dans l’amphithéâtre, le théâtre ou les thermes, on admire la virtuosité architecturale des voûtes, on déambule dans une ambiance solitaire et on ressort devant la cathédrale Saint-Trophime.
Les sculptures romanes et « romanes » de Saint-Trophime
Images du syncrétisme artistique significative de l’empreinte du style romain dans le roman. Le portail de Saint-Trophime est un des plus beaux du monde. Dans la procession des hommes élus vers la Jérusalem céleste, on saisit combien, mille après, le sculpteur roman est pénétré du style romain dans les drapés de ses personnages qui semblent appartenir à un sarcophage romain.
Le Luma
Image assez racoleuse de la tour de Frank Gehri (Guggenheim de Bllbao, Vuitton de Paris), construite sous le mécénat de la milliardaire suisse Maya Hoffmann pour abriter sa fondation Luma dédiée à l’image. Arles bénéficie de cet avantage culturel et se profile comme une étape incontournable de l’amateur d’art contemporain. À côté, les immenses ateliers SNCF de réparation des locomotives sont reconvertis en espaces d’exposition et de restauration. Ils valent mieux que la tour.
La rue du Grand-Prieuré
Image vespérale d’une vieille rue du vieil Arles, aux nombreux anciens hôtels particuliers reconvertis, en musée ou, ici, en un hôtel familial admirable : tranquillité du patio, chambres du deuxième étage donnant sur les toits de la cité. Mais dans la rue vivent aussi dans des bassi, comme à Naples, des personnes très modestes. Arles n’est pas encore gentrifié dans son centre historique.
Le quartier de la Roquette
Image villageoise d’un quartier du centre historique qui jouxte les lieux culturels majeurs. La Roquette est un quartier encore authentique avec des placettes, des arbres et plantes, des ruelles, des maisons provençales basses. Mais plus trop de boulangeries…
Le micoucoulier du jardin Calendal
Image monumentale d’un arbre monument, le micocoulier du jardin de l’hôtel Calendal, à côté des arènes dans une rue très touristique. Sous l’arbre, des oiseaux, des cigales et du frais en été et de bons thés servis en théière avec une assiette gourmande de canelés et de macarons. Il faut bien souffler un peu en fin de journée.
Le marché du samedi
Image verte : le vert du Prophète, le vert de l’Andalousie – Séville ressemble un peu à Arles avec son amour des taureaux -, le vert de la menthe pour un bon thé et du persil plat pour un vrai taboulé. Le marché du samedi est d’abord celui des Arlésiens, de toutes les cultures.
Le café Malarte
Image du célèbre café sur le boulevard des Lices un samedi matin. La terrasse est noire, de parasols et de monde. L’intérieur lumineux avec des figures emblématiques de la cité, Vincent et Constantin. On y paie le café en terrasse moins de deux euros…
La librairie Actes Sud
Image de résistance culturelle, la librairie Actes Sud ne vend pas seulement des livres dans ses espaces labyrinthiques. Elle offre aussi les services d’un hammam, est liée à un restaurant maghrébin, un cinéma d’art et essai, et une ancienne chapelle reconvertie en galerie et salle de concerts.
Mille tableaux 