« Vouloir tout traiter en cachette des citoyens, et vouloir qu’à partir de là ils ne portent pas de jugements faux et n’interprètent pas tout de travers, écrivait il y a déjà longtemps Spinoza, c’est le comble de la stupidité ». Cet après-midi, notre République, par l’intermédiaire de ses serviteurs au Château, a failli dans le manque d’informations sur la panne informatique et, surtout, dans l’absence d’excuses explicites à la population sur cette panne informatique.
Ce bug, ce fiasco, ce dilettantisme affiché publiquement, je m’attendais un peu à ce qu’ils arrivent. À La Chaux-de-Fonds, des simulations auraient été menées pour le traitement informatique des élections au Conseil général. Un problème se posait, résolu semble-t-il, pour attribuer le 41e siège. De plus le logiciel choisi est aussi utilisé depuis une année et demie par le canton de Fribourg qui aurait aussi connu des difficultés.
Dans sa communication durant l’après-midi, le compte Twitter du canton https://twitter.com/Etat_Neuchatel a été avare d’informations suivies et l’intervention en direct du vice-chancelier sur RTN à 18 heures a été malhabile. Au lieu d’explicitement commencer par présenter, au nom du gouvernement, des excuses à la population, il s’est contenté d’affirmer que le « fournisseur » s’excusait.
Mauro Moruzzi, député vert’libéral et candidat au Conseil communal de Neuchâtel, a eu raison sur RTN de fustiger le « manque de respect » du canton. Pour ma part, je suis intervenu avant 16 heures pour lancer une pointe au service informatique cantonal, un État dans l’État qui dispose de gigantesques moyens pour se mettre à jour.
Je fais confiance au Grand Conseil pour les questions au gouvernement lors d’une prochaine session. Le mal est pourtant fait, irréparable dans l’image risible que donne notre canton à la Suisse romande.
Cette communication lacunaire, cette absence d’excuses explicites, voilà ce que Spinoza aurait appelé un « traitement en cachette » du fiasco. Comment alors encourager la participation des citoyens aux élections, souhaiter d’eux des actions et jugements empreints de justesse rationnelle, de responsabilité et d’engagement si l’État ne les prend pas par la main dans des situations de crise. Ce qu’il arrive à faire pour lutter contre le virus, il n’est pas parvenu à le faire cet après-midi. Il a failli !
Ajouté le lundi 26 octobre à 12 h 20
Dans son communiqué de ce matin, La Chancellerie ne mentionne pas un mot d’excuse des deux Conseillers d’État. Le gouvernement annonce qu’il remerciera les responsables communaux mais ne présente pas ses excuses aux citoyens. Dommage !