On se fait des villes de transit des images fausses. Qui visitera Aoste découvrira ainsi une ancienne cité romaine au pied du Grand Combin.
Il pourrait paraître incongru d’associer des ruines romaines à des sommets alpins. Pourtant Aoste fut dès le premier siècle avant J.-C. un important lieu de passage pour traverser les Alpes, comme aujourd’hui. Pas étonnant donc que sa topographie urbaine se calque sur les structures rectangulaires imaginées par les Romains. Ils s’y divertissaient aussi dans un théâtre construit lui-même dans un amphithéâtre naturel puisque Aoste fait face au Grand Combin, si imposant quand on arrive au tunnel du Grand Saint-Bernard par le Val d’Entremont. D’ailleurs un Valaisan passionné de ski que je connais rejoignait Aoste « après avoir descendu à ski le Super Saint-Bernard côté sud (18 kilomètres de descente en solitaire) quand les hivers étaient neigeux« , m’a-t-il écrit. Merci Benoît.
Autre surprise valdôtaine, le télésiège qui parle de la gare, à six cents mètres d’altitude, pour nous transporter vers un belvédère incomparable à mille huit cents mètres, le Pila. C’est un renversement de nos habituels paysages alpins car nous sommes au Sud des Alpes et nous embrassons à l’envers du regard coutumier les grands sommets : Mont-Blanc, Grand Combin, Cervin et Mont-Rose.
Aucune ville alpine n’est donc autant marquée par son riche passé urbain romain. Aoste en fait aujourd’hui un atout à découvrir d’urgence plutôt que de simplement transiter par elle.
Mes conseils : se rendre à Aoste et en revenir le même jour, le mardi et le vendredi avec un car postal partant de Martigny à 8 h. 25, retour à 18 h. 30. Et acheter sur place du jambon cru des Bosses et de la fontina, un fromage à pâte molle très puissant en goût.
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