Réflexions de Montagnons, salariés d’HNE, sur l’avenir de leur établissement et de leur région


Les collaborateurs de Hne qui sont partisans de l’initiative pour deux hôpitaux de soins aigus sont muselés par leur employeur. Ils ont l’interdiction de s’exprimer publiquement à visage découvert. C’est une choquante chape de plomb dans une République libre. C’est pourquoi j’ai invité cette semaine trois de ces personnes chez moi, sous le sceau du secret. Voici le compte-rendu de cet entretien qui montre notamment le danger du projet du Conseil d’Etat dans l’avenir de la médecine de qualité dans les Montagnes.

 

 

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La pression exercée par l’hôpital cantonal sur ses salariés est telle que mes interlocuteurs ont demandé à ne répondre à mes questions qu’à la condition du plus strict anonymat. Chacun d’eux se souvient de la mise au point brutale faite il y a plusieurs années à l’encontre du Dr Daniel Genné (désormais chef du Département de Médecine de l’hôpital de Bienne), après qu’il se soit exprimé dans la presse. Qu’un professeur de médecine, chef de service et de département, ait été remis à l’ordre publiquement par sa direction – à une période où ce que j’appelle la pensée unique ne prévalait pas encore au sein de l’hôpital cantonal, ne peut que les inciter à la plus extrême prudence !
Une prudence que je partage avec eux dans ce climat tendu d’avant les votations, où s’expriment nombre de personnes, pas toujours informées, mais souvent hautement convaincues de la justessse de leurs arguments. En les recevant, j’avais l’impression d’être une sorte d’espion qui devait se cacher du monde pour obtenir des informations cruciales.

 

L’Hôpital, point ultime des mensonges de la géopolitique à l’échelle neuchâteloise

Il ressort de ces entretiens l’incroyable amour que les habitants de notre région des Montagnes possèdent pour elle. Face à l’avenir de leur établissement chaux-de-fonnier, leur inquiétude est à son comble. Ces habitants n’ont que trop en mémoire les promesses jamais tenues, la disparition de l’école d’ingénieurs du Locle vers le chef-lieu, tout comme les moqueries sur les pianos du conservatoire, partis à Neuchâtel, où les attendaient une autre concentration, passée sous silence, celle des classes professionnelles des étudiants de musique.
Depuis la remise en question des votations de 2013, où le peuple avait pourtant approuvé un plan de route équilibré entre les deux grandes agglomérations de notre canton, les démissions de soignants (après la quasi totalité des médecins cadres du département de médecine) s’enchaînent les unes après les autres, déçus des perspectives d’avenir tant dans l’établissement, que dans la région pour leurs enfants. Ils et elles sont infirmiers et Assistants en Soins et Santé Communautaire (ASSC). Aujourd’hui, les autres institutions du domaine de la santé du canton se frottent les mains, en accueillant des professionnels de la santé aguerris aux techniques nouvelles de soins aigus. Des soignants à la fois compétents et motivés. Mais, hélas, certains envisagent de quitter le canton, comme plus d’un l’a déjà fait.

Dans le Bas, à Pourtalès, on peine à croire que le personnel vive un rêve éveillé. Les difficultés existent et certainement en nombre. Le travail en flux tendu dans les unités de soins de l’ensemble de l’établissement (comme dans une usine qui gère ses stocks dans un but d’efficience et d’économie), est un élément de plus à la pénibilité de professions qui demandent déjà des sacrifices permanents en terme d’horaires de travail et de planning.

 

 

Un canton un espace ?

Après la dissémination des structures hospitalières (voici seulement quinze ans, il y avait jusqu’à sept établissements communaux et de districts dans le canton, sans compter les cliniques), nous en arrivons à une solution inverse, où seul le chef-lieu tire son épingle du jeu. Une personne me dit en substance : « Notre canton ne regarde plus l’avenir que par son seul chef-lieu. Rien ne lui échappe : la formation, avec toutes les filières de l’université, et toutes les Hautes Ecoles (hormis la HEP BeJuNe, mais pour combien de temps?), bientôt l’hôpital (si on laisse faire le 12 fevrier!), la psychiatrie, mais aussi la centralisation récente de nombreux emplois administratifs.

Le CTR, ce n’est pas l’avenir de la médecine, comme on l’a lu, c’est la conséquence du vieillissement de la population, et la poursuite des soins dans un autre environnement, moins lourd et moins onéreux que l’hôpital. La Chaux-de-Fonds, première ville du canton en terme d’habitants intra muros, ne possède aucun leadership dans un domaine important. Cela témoigne du manque de considération au niveau cantonal pour elle et les districts des Montagnes, qui ont pourtant construit la réputation internationale du mot « Neuchâtel » par leur activité horlogère. »
Une autre ajoute : « Le futur hôtel judiciaire de compensation n’apportera rien à la vie des Chaux-de-fonniers, hormis quelques dizaines de repas quotidiens dans des brasseries et restaurants de la ville, pris par ces nouveaux pendulaires, puisque la plupart vivent sur le Littoral. Sauf si les entreprises chargées de la construction du bâtiment seront choisies chez nous. Sinon, cela ne servira à rien, l’argent ira en d’autres endroits, comme l’argent de l’horlogerie qui n’est pas capitalisé ici. Et ce sera pareil avec la construction d’un CRT dans les années à venir. »

Avec un brin d’ironie, une autre anticipe un prochain regroupement des prisons cantonales dans les Montagnes, dans un but d’efficience et de gain de temps pour les agents de police, chargés d’accompagner les personnes incarcérées au tribunal. Elle n’admet aucune chance de voir « monter » la fac de droit près de l’hôtel judiciaire « pour créer un ensemble cohérent ».

« Alors que Neuchâtel risque de posséder tous les atouts du futur, ici, le désert avance » me dit une autre. Il est difficile de faire venir de nouveaux habitants, et de créer des emplois à haute valeur ajoutée ici, dans un contexte où le mépris envers la région n’est jamais loin : « il faut être né ici pour vouloir y faire carrière » a t-on entendu récemment de la bouche d’un cadre d’HNE ».

Et mes interlocuteurs de déplorer avec la disparition de l’hôpital une perte conséquente de contribuables aisés pour la métropole horlogère. Rien de bon pour l’avenir des Montagnes, qui se paupérisent. « Au mieux, nous serons demain la banlieue pauvre de Neuchâtel »  m’a dit une autre.

Le fait que La Chaux-de-Fonds et ses 40.000 habitants en soient réduits à avoir moins de prestations médicales qu’une commune de la taille de St-Imier (6000 habitants) les révolte également, car ils savent que la fermeture d’un hôpital est un geste grave et définitif.
« Personne ne remet pas en cause l’existence de cinq hôpitaux universitaires dans notre pays, alors que nous n’avons que huit millions d’habitants, et que ces hôpitaux sont amenés à réaliser une grande partie de prestations conventionnelles, car ils sont mis en concurrence avec des hôpitaux cantonaux toujours plus ambitieux. Comment peut-on fermer un hôpital pour le remplacer par un établissement qui apportera moins de prestations à la population et plus de contraintes ?  

Et quels seront les coûts des déplacements en ambulance, lors d’une prise en charge primaire (urgente) selon que l’on habite aux Brenets, à Couvet, où place Pury ? Les multiples transferts en ambulance entre les deux sites ont-ils été devisés ? Quels sont-ils ? Des collègues valaisans nous disent que les transferts entre les sites de Martigny et de Sion avaient été minorés par trois dans les estimations ! Mais il faut faire une confiance totale sinon aveugle aux experts !


Toute proportion gardée, c’est comme si on disait aux habitants de Genève : « votre agglomération est excentrée, et vous ne remplissez pas tous les critères d’efficience médicale dans la plupart des spécialités. Aussi, le CHUV va conserver seul les prestations universitaires pour la Suisse Romande, et vous poursuivrez avec des missions de bases 
».

 

 

Hôpital de soins aigus et Centre de Traitement et de Rééducation


Ce thème cristallise les crispations de façon évidente. Pour ces personnes, toutes soignantes, un CTR n’est pas un hôpital, quand bien même il en appartient au genre. Car le nerf de l’activité médicale, ça reste bien l’hôpital de soins aigus quoi qu’on en dise ! Pour les interviewés, Pourtalès devrait concentrer demain la totalité des postes d’infirmiers spécialisés, et la quasi totalité des médecins cadres et adjoints de l’établissement (selon un ratio de 9 contre 1 en faveur du site neuchâtelois, qui m’a été confirmé par un ami médecin). Et on parle de nouvelles prestations à venir : de la neurochirurgie, un plateau technique de cardiologie pour réaliser des coronarographies, alors qu’à seulement 25 minutes de là, à l’Inselspital de Berne, l’équipe est certainement la plus performante du pays. Et on vient nous parler d’efficience et de masses critiques ?

Ainsi, même équipé d’une policlinique « étendue » où « élargie », et doté de 200 lits, contre actuellement 150 à 160 lits dans les Montagnes, répartis entre les trois sites du Locle et de La Chaux-de-Fonds, le CTR ne pèsera pas grand chose dans l’organisation spatiale de l’hôpital cantonal, aussi importants et primordiaux que soient les soins qui y sont ou seront délivrés.

« Demain, il y aura moins de médecins dans le CTR des Montagnes que dans l’actuel hôpital chaux-de-fonnier, même s’il est plus grand ». Une chose que le Conseil d’Etat et HNE se gardent bien de faire savoir. Et contrairement aux chirurgiens, anesthésistes, médecins, leur absence de rôle dans le travail d’urgence ne devraient en rien les « obliger » à résider dans les Montagnes pour être sur place rapidement.
Ce qui inquiète les soignants avec un CTR, c’est de trouver des médecins qualifiés pour le faire fonctionner d’une part (c’est à la SUVA de les former, et c’est une concurrente directe du CTR…), et surtout d’assurer la sécurité des patients hospitalisés quand on est loin du centre de soins aigus, au contraire de la SUVA qui est la voisine directe de l’hôpital cantonal de Sion.
Dans le CRT, il faudra le faire 24H/24 et 7J/7, avec un nombre de médecins cadres limité, et non spécialisés dans le domaine de l’urgence et sans infirmiers des soins intensifs qui sont toujours intervenus en soutien lors d’appels d’urgence. En dehors des horaires de travail des cadres, il faudra donc compter sur la disponibilité du médecin et de l’infirmier du SMUR, pour autant qu’ils ne soient pas en mission sur le terrain, ou à réaliser un transfert vers Pourtalès.

Depuis dix ans, le catalogue de prestations des soins et de leurs spécialités sur le site chaux-de-fonnier a fondu comme neige au soleil. Comment croire que des prestations qui ne sont plus offertes à la population en 2017, alors que l’hôpital actuel est toujours un site de soins aigus, y seront à nouveau présentes à la mise en fonction du CTR ?
Cerise symbolique sur le gâteau du mensonge d’endormissement voulu par HNE, les maquettes exposées dans le hall d’accueil de « leur » hôpital, montrent un hélicoptère posé sur son toit. « Si un hélicoptère doit venir sur le toit du CRT, c’est pour transférer un patient vers Pourtalès où vers un site de soins universitaires à votre avis ? ».
Chacun aussi de trouver que le chiffre de 60 millions pour agrandir Pourtalès semble largement sous évalué : « pour reprendre trois unités de soins aigus de médecine et de chirurgie, l’oncologie, la médecine nucléaire, et la majeure partie de la radiologie conventionnelle ? »

Personne ne croit que le plateau technique annoncé du CTR sera mis en place : faire de la gastro-entérologie loin du site de soins aigus, pour mieux y courir en cas de complication en cours d’examen, voila qui n’est pas grotesque ? Dans ce cas pourquoi ne pas garder un bloc opératoire dévoué à 100 % à la chirurgie ambulatoire, ouvert en semaine de 07 heures à 15h00, qui concurencerait les deux cliniques privées de la ville ?
Ces soignants en sont convaincus : certaines prestations ne seront pas viables à terme, et donc la population des Montagnes sera encore davantage dépendante de Pourtalès pour ses soins et examens médicaux. D’autres emplois risquent aussi de disparaitre des Montagnes : ceux des laboratoires d’analyses médicales et de microbiologie par exemple. Pourquoi se passeraient-ils de faire l’économie des doublons tant décriés qu’exige l’hôpital pour être plus économe ? Le centre de transfusion sanguine aura-t-il encore un sens dans les Montagnes, loin du site de Pourtalès qui sera son premier client, quand bien même il dessert l’arc jurassien de façon globale ?  Se pose aussi la question des patients dialysés. Où seront-ils pris en charge demain ? Dans une nouvelle extension de Montbrillant, dans des locaux du CTR ? A moins qu’ils ne soient tous traités sur le site de La Providence à Neuchâtel ?

 

 

La presse, de la partialité de penser, et de l’écrire où de le dire !

Les soignants sont remontés contre la presse, surtout régionale, mais parfois aussi nationale, quand elle s’est intéressée au sujet. « De loin, les gens doivent nous croire au fond de la brousse . Le dénigrement a été constant et souvent injuste. Ainsi, on a dit l’hôpital vétuste, voire non conforme, mais aussi mal situé (en sortant de la gare CFF, vous y accèdez en bus en moins de dix minutes, sans changement), où loin de tout accès autoroutier. Ces journalistes ont-ils seulement essayé de prendre le bus depuis la gare CFF de Neuchâtel pour se rendre à Pourtalès ? De toute évidence pas, mais qu’ils essayent… ».
Le grand reproche est surtout le fait que les journalistes se sont rangés derrières des arguments d’économie, sans chercher à savoir si certaines en étaient réellement ! Ils ont pris fait et cause pour le projet institutionnel et étatique, sans forcément user de leur esprit critique, mais surtout sans travail d’investigation, ce qui aurait été la moindre des choses.
Pour ces professionnels de la santé qui placent l’humain au coeur de leur action, ne parler que d’argent et d’économies potentielles relève d’une véritable aberration de pensée, quand bien même elles les considèrent comme indiscutables.

 

 

La médecine de ville de demain dans les Montagnes en danger
Si nombre de médecins chaux-de-fonniers sont nés dans la région des Montagnes (comme cela doit être le cas certainement partout en Suisse, où l’on s’installe le plus souvent dans sa région d’origine), d’autres s’y sont installés après avoir réalisé un stage à l’hôpital. Des stages dont la durée est de 24 mois la plupart du temps. Dans un CRT, les durées de ces stages médicaux sont bien plus courtes : entre 3 et 6 mois seulement. Pas évident de s’installer dans une région que l’on aura fréquentée durant un temps bref, et que l’on aura pas eu le temps de découvrir.

Non seulement, la pénurie de médecins risque d’être importante dans des spécialités vitales comme la cardiologie, la pneumologie et la pédiatrie, mais dans d’autres aussi (la liste est tellement longue entre celles qui concernent la chirurgie et celles qui relèvent de la médecine, que je me suis abstenu d’en débuter une, au risque d’en oublier !).
Face à cette pénurie médicale, combien de patients devront s’adresser à un médecin hors canton devant le refus de praticiens régionaux de les accepter dans un temps raisonnable ? Avec le risque de voir des patients « fuiter » pour des interventions réalisées en Vaud, à Berne voire à Genève ? Ce qui fragiliserait le centre de soins aigus cantonal.
Enfin, c’est le nombre de médecins de famille qui pourrait être touché. A moins d’accepter des médecins étrangers en nombre, puisque les Suisses semblent hostiles à vivre ici ?
Le dernier risque serait de voir arriver des « bras cassés » de la médecine. Des médecins, pas parmi les plus doués, qui trainent des casseroles dans leur région, et pour qui la région des Montagnes neuchâteloise serait une belle opportunité de relancer leur carrière.
En un mot comme en cent, mes soignants interviewés sont moroses !

 

 

Qu’on se le dise en les remerciant d’avoir bravé la censure et de m’avoir fait confiance pour que leur parole existe au moins dans cette campagne.

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En adjonction à ces entretien, j’ajoute un élément important tiré d’un texte du pharmacien-député socialiste de La Chaux-de-Fonds, Armin Kapetanovic  :

 

Quel est le risque de la centralisation des soins aigus à Pourtalès en matière d’exil des patients du Haut ?

Les hospitalisations extra-cantonales augmentent massivement chaque année !

Notre canton a payé, en 2015, plus de 50 millions de Frs à ce titre à des hôpitaux situés hors du territoire neuchâtelois (45 millions en 2014) !!! Cette somme augmente de 10% par année. L’argent des contribuables neuchâtelois part ainsi massivement financer les structures et salaires d’autres cantons…

Constat 1 : Le canton paye 55% de la facture des hospitalisations de ses concitoyens, quel que soit leur lieu de séjour hospitalier (Neuchâtel, Berne, Vaud, etc). Depuis 2012, à quelques détails près, le patient est libre d’aller se faire soigner où il le veut sur le territoire de la confédération.

Constat 2 : Avec le démantèlement progressif du site de La Chaux-de-Fonds, orchestré par les dirigeants d’HNE et leurs alliés, l’hôpital du Jura bernois voit une augmentation, chaque année, d’environ 10% de patients neuchâtelois. De manière générale, le canton de Neuchâtel perd 10% des patients hospitalisés pour les prestations de base de médecine et de chirurgie et 15% de l’obstétrique. A l’inverse, seule discipline qui augmente dans notre canton et qui n’est pas due à HNE : les patients psychiatriques, qui font le chemin inverse et viennent à Neuchâtel pour y être hospitalisés, notamment suite à la fermeture du centre jurassien.

Conclusion : seule l’initiative permettra de rétablir (partiellement, car certains cas relèvent des hôpitaux universitaires) ce déficit manifeste et seule l’initiative est dans l’esprit de la libre circulation du patient, en étant adaptée à la configuration et structure de notre canton, et permettra ainsi de mettre fin à cette fuite des patients.
Le contre-projet représente l’hôpital d’hier plutôt que celui de demain, avec une structure hospitalière chère et centrée sur elle-même, qui ne travaille pas en réseau et qui estime naïvement que ses patients lui seront fidèles. Pourtalès saturé et la légère policlinique des Montagnes seront contre-productifs pour tous les Neuchâtelois. Les menaces liées aux masses critiques sont à relativiser fortement, les 2 hôpitaux étant complémentaires. Quant à la réadaptation, elle pourra probablement se faire sur deux des sites actuels (le nouvel hôpital de Rennaz a également opté pour 2 sites de 75 lits pour cette discipline).

A quoi bon économiser 4 millions de francs en regroupant les soins aigus sur un site de Pourtalès saturé lorsque, de l’autre côté, on perd plus de 50 millions, avec en prime une augmentation de cette somme de 10% par année?

8 commentaires

  1. Cher Monsieur,

    Je suis vraiment très surpris que vous osiez parler de la pénurie, en particulier pour la médecine de famille. En effet, notre association « Médecins de Famille et de l’Enfance Neuchâtel » travaille sur ce problème de pénurie et tente d’y rémédier depuis plusieurs années ! Nous pensons, au contraire, que votre initiative va aggraver la relève en médecine de famille et que le contre-projet des autorités cantonales va plutôt la favoriser ! Dominique Bünzli Co-président Médecins de famille Neuchâtel

  2. Ces dernières années, plus de 30 médecins ont quitté HNE à cause du climat désagréable qui y règne. Qui peut croire qu’après une centralisation, le climat sera meilleur et qu’il sera plus facile de recruter? La médiocrité de la direction d’HNE est maintenant connue et elle n’attirera aucune personne compétente. Les médecins ne sont pas fous. Qui voudrait s’engager dans ce panier de crabes?
    L’hôpital de St-Imier remplit son rôle à la satisfaction des gens de sa région… et de beaucoup de Neuchâtelois. Les seules fois où Mme de Vos a été forcée d’en parler, elle s’est permis des réponses arrogantes, méprisantes et basées sur de fausses informations. Quand je parlais de la médiocrité de cette direction… Mais de débat permettant de comparer cet hôpital avec HNE, il n’y en a jamais eu.
    Il faut aussi dire que la position de la presse « cantonale » relève de la plus grande servilité aux pieds de HNE. Aucun débat; aucune question critique; aucune relance après une réponse insuffisante et extrêmement peu de place pour une opinion contraire.Par contre, le tapis rouge pour HNE, de toutes les manières possibles.

  3. Voici le commentaire de Claude-André Moser, médecin de famille et partisan de l’initiative :

    Il y a un problème de pénurie et de relève pour les médecins de famille, les longs efforts nécessaires du comité des médecins de famille le prouvent.

    Un pôle urbain sans hôpital de soins aigus n’attirera pas ou très peu de bons spécialistes et de bons généralistes. Dans ce domaine aussi, un hôpital comme celui du Jura Bernois démontre que l’hôpital de soins aigus joue un rôle fédérateur et stimulant : il a favorisé des installations.

    Le contre-projet qui fait table rase de l’hôpital de soins aigus dans le Haut ne peut pas favoriser la relève autour d’une future friche. Le CTR ne peut pas jouer ce rôle car ses filières spécifiques sont moins en phase avec la médecine que pratique un généraliste et il se substituera à eux et aux physiothérapeutes de ville dans la phase post-hospitalière. Le problème de la relève est une des raisons majeures qui nous a conduits à rédiger l’initiative en réaction au projet du Conseil d’Etat.

    Claude-André Moser

    1. Bonjour,
      Je souhaite réagir au commentaire du Dr C.-A. Moser. Je suis également médecin de famille et partisan du contre-projet des autorités cantonales. J’ai effectué ma formation post-graduée à l’Hôpital de la Chaux-de-Fonds (3ans) et à St-Imier dans l’Hôpital du Jura Bernois (2 ans), souvent encensé. Depuis 2002, date à laquelle j’ai débuté mon poste à St-Imier, seul 2 médecins de famille (interniste généraliste) se sont installés, dans le mur de l’hôpital et y ont une activité divisé entre les soins hospitaliers et leurs consultations ambulatoires. Dans le centre médical qui ouvre ces portes ces jours à Moutier, sur 5 médecins, 3 sont français et 2 étaient déjà présents. Ce centre médical est une collaboration entre les médecins installés, la Commune de Moutier et l’Hôpital du Jura bernois. Je m’inscris en faux contre les argument de mon collègue Moser en ce qui concerne l’impact de l’Hôpital du Jura bernois sur l’installation et l’attractivité. Les médecins assistants qui y travaillent sont le plus souvent en début de formation et n’y reviennent pas ensuite.
      Contrairement à ce que le Dr Moser affirme, les CTR des Montagnes sera attractif et ce pour 2 raisons. La première c’est que les soins de réadaptation sont des soins spécialisés et pas une médecine de second plan. Les futurs médecins de famille ne peuvent que difficilement s’épargner une période de formation en CTR. A l’heure actuelle, c’est déjà le cas, les médecins assistants des services de médecine interne du HNE font déjà 3 mois au minimum de tournus en CTR (Landeyeux, le Locle). Ceux qui ne se destine pas à la médecine hospitalière vont jusqu’à 9 mois sur 2 ans! La seconde est que le CTR comprendra un centre d’urgence avec le SMUR et une policlinique, soit le lieu idéal pour apprendre l’ambulatoire hospitalier avec lequel nous interagissons de manière extrêmement fréquente en tant que médecin de famille. Les jeunes collègues que j’ai pu suivre et accompagner durant mon mandat de médecin coordinateur m’ont ouvert les yeux sur ce point. L’étage de médecine interne, soit le service stationnaire de soins aigus n’est pas aussi intéressant que beaucoup le prétendent pour un futur médecin de famille. Je faisais parti de ces personnes qui pensaient cela mais ai du réviser mon jugement au contact des jeunes collègues!
      Salutations Joël Rilliot

      1. Avec des tailles clairement au-dessus de la moyenne suisse dans les deux cas, avec l’initiative le nombre de place de formation en soins aigus et en CTR sera le même qu’avec le projet du conseil d’Etat.

        La différence avec un seul hôpital à Neuchâtel est qu’il y aura un vide de formation unique en Suisse dans une ville de 40’000 habitants . En outre, ce n’est pas attractif pour des médecins de ville.

        Avec deux hôpitaux l’encadrement dans les policliniques sera de bonne qualité sur les 2 sites, alors qu’il sera totalement déséquilibré et déficient sur le site de la Chaux-de-Fonds s’il n’y a pas un « « hôpital » en appui.

        Les médecins en formation apprécient les hôpitaux de taille moyenne car les rapports directs avec les cadres sont plus facilités.

  4. Bravo pour cette analyse approfondie! Merci pour cet engagement et cette volonté de donner un avenir au haut du canton!

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