Nous qui vivons dans le Jura sommes protégés contre les catastrophes naturelles de toutes sortes qui menacent les citadins des villes que nous aimons. Ainsi Passau, où l’Inn se jette dans le Danube à l’extrême sud-est de l’Allemagne, a vécu la plus terrible inondation depuis 500 ans le 3 juin 2013.
La proximité du danger change notre rapport à la vie. D’un jour à l’autre tout peut basculer : un tremblement de terre à Avellino ou Amatrice, une éruption volcanique à Naples, un raz-de-marée à Hambourg, même une montée de la Seine à Paris. Ou les crues simultanées des deux rivières à Passau au début juin 2013. Chez nous, il est inimaginable de penser à autre chose qu’une catastrophe nucléaire, qui n’a rien de naturel.
Le 3 juin 2013 fut effarant à Passau : en témoignent les chiffres et les images. D’une hauteur moyenne de 5 mètres cet été selon le bulletin quotidien à disposition des touristes, l’eau est montée ce funeste jour à 12, engloutissant la ville. Le niveau atteint au fil des siècles est inscrit sur la façade d’un immeuble au bord du fleuve.
La beauté de topographique de la ville en devient ainsi vénéneuse les jours où l’on peut se promener jusqu’au bout de la pointe de terre plus haut photographiée.
Pourtant ses affres certes déstabilisantes ne sont pas grand-chose devant l’avenir menacé de millions de personnes, par exemple au Bengla Desh. Celles-ci ne peuvent pas choisir d’aller vivre ailleurs…