Hier soir au Conseil général, opposition gauche-droite sur les travaux d’entretien des abattoirs pour laisser s’y installer Quartier général. Mais unanimité pour inciter le Conseil communal à créer un nouveau terrain de street hockey.
Jamais en 10 ans de Conseil général, je n’ai vu le PLR aussi hargneux que hier soir sur les 500’000 francs que la Ville va investir pour entretenir les abattoirs et commencer à les faire revivre. L’idée de ne pas passer par un crédit soumis au législatif a heurté le PLR. On peut le comprendre mais que 4 membres sur 7 de ce parti, pas suivis dans leurs idées après un débat démocratique, décident de quitter la salle sans même voter le budget relève d’une crise d’acné juvénile. Ce fut d’ailleurs contre-opérant puisque l’Histoire retiendra que ce budget a été accepté par 24 voix contre 11 (et non contre 15 !)
Le commentaire de Myriam Wittwer de RTN sur les deux tiers du PLR qui ont quitte la séance :
J’ai essayé de répondre à certains de leurs arguments avancés dans leur opposition. Pour eux, les abattoirs n’ont jamais été un lieu cher aux Chaux-de-Fonniers ; c’est un simple bâtiment industriel, accessoire et pas essentiel au développement de la vie culturelle d’une ville qui voit beaucoup trop grand par rapport à d’autres. Elle n’a pas les moyens de se disperser en donnant la possibilité à un centre d’art contemporain de s’implanter dans une partie de ce lieu.
C’est oublier que des villes suisses un peu plus grandes que la nôtre (et autrement plus riches culturellement) ont réussi à convertir des bâtiments industriels en centres culturels alternatifs et dynamiques. Pensons au Gaswerk de Winterthour ou surtout à la Lokremise de Saint-Gall.
Pourquoi, comme il y a 30 ans avec l’implantation du TPR à Beau-Site, certains ténors de la droite libérale sont-ils tièdes face à la culture vivante ? Soutenir que Quartier général s’implante aux Abattoirs, c’est croire aux énergies nouvelles et prometteuses de la cité qui se mobilisent pour un projet non-institutionnel. Quartier général ne recevra pas de subventions culturelles budgétisées en 2015 et devra financer ses projets culturels par ses propres moyens.
En acceptant qu’ils puissent s’installer rapidement dans ce lieu reconverti, nous parions sur leur réussite comme d’ailleurs nous parions sur le dynamisme du Street Hockey Club. Culture alternative pointue et sport en vogue n’ont pas à être opposés comme aime à le faire trop facilement la droite.
Il fut ainsi plus facile hier soir de trouver une unanimité gauche-droite sur le futur et probable terrain de street hockey. Sur proposition UDC et PS amendée par le Conseil communal, un postulat a été accepté à l’unanimité. Il demande au Conseil communal d’étudier la possibilité de créer un terrain de street hockey à la Charrière. J’ai rédigé pendant la soirée le début du postulat adopté hier après un premier jet de l’UDC.
Si cela se fait en 2015, il faudra que la somme dépensée soit compensée par une autre dépense à laquelle, dans d’autres domaines des investissements communaux, on renoncera. Donc, en bref, la balle est maintenant dans le camp du Conseil communal. Ce qu’on a pu faire pour le HCC il y a 20 ans quand il était monté en ligue A, on pourra peut-être le faire pour le club de Street Hockey.
Abattre les cloisons entre culture traditionnelle et culture de la « rue », tel me semble être ce qui m’a un peu guidé hier dans une soirée harassante …
Daniel,
Je n’hésiterai pas à revenir lire ton blog quand j’aurais besoin d’un modèle pour déformer la vérité et faire le tri entre les informations qui m’arrangent et les autres. C’est probablement ce que tu dois appeler « l’honnêteté intellectuelle ».
Je ne retire aucune satisfaction ni fierté d’être parti avant la fin de la séance du CG.
Cette réaction repose simplement sur le fait que j’en ai plus qu’assez qu’on retourne contre nous notre ouverture, notre correction et notre attitude loyale pour tout nous imposer et que le simple fait qu’on nous dise gentiment qu’on nous « comprend » devrait nous suffire pour tout accepter de manière résignée.
S’il ne s’agissait que de débat d’idée, de quitter la séance ne me serait même pas venu à l’esprit. Pour nous autres PLR de La Chaux-de-Fonds, la défaite est notre pain quotidien. Si je ne la supportais pas, si je ne l’acceptais pas, si je n’étais pas capable de revenir autour de la table et de me remettre à construire avec vous, il y a longtemps que je ne serais plus au CG.
Or il ne s’agit pas de cela.
Premièrement, le CC fait passer en crédit spécial un investissement qui consiste en un changement d’affectation, qui est lié à la conclusion de deux baux, et à de nombreuses gratuités. Qui amorce une stratégie qui implique en réalité des sommes bien plus grandes, ce qui est un début de saucissonnage. Tout ceci mis à l’abri d’un éventuel référendum de par son statut de crédit spécial. C’est parfaitement malhonnête. Tu le sais très bien, le PS le sait et le CC le sait mieux que quiconque. D’ailleurs les travaux ont déjà commencé il y des semaines de cela. C’est une manœuvre grossière que tu te ferais un devoir de dénoncer dans bien d’autres situations.
Deuxièmement : une chose apparaît dans le budget 2015 dans des proportions jamais égalées : le fait d’avoir deux fois plus d’investissement inscrit au budget, 48 millions, que ce que le CC ne va en réaliser, 28 millions. Le CC décide donc seul, de tous les projets votés par le CG, de la moitié de ceux qu’il veut réaliser, de ceux qui sont repoussés ainsi que de ceux qui sont abandonnés. Je considère que c’est un débat auquel le CG a pleine part, du moins lorsque ce phénomène se présente dans une telle ampleur.
Ces deux choses ci-dessus n’ont rien à voir avec le débat d’idée. Elles témoignent de la perception que le CC a de lui-même et du CG, ainsi que des voix non alignées. Et cette perception est malsaine.
Relativement à cela, quitter la salle, même si « cela ne se fait pas », me parait bien peu de choses.
Salutations
Christophe Ummel
Président du groupe PLR au CG
Président de la section PLR de La Chaux-de-Fonds
Je remercie Christophe Ummel de ses commentaires. Il se trouve qu’il en sait plus que moi sur certaines choses qui commencent à me montrer une chose bien particulière : dans cette affaire, je suis moi-même instrumentalisé. Pour la première fois depuis 11 ans de vie politique !