Après une belle visite du marché des terroirs à Courtemelon, mon menu-plaisir non-végane, sans fruits ni légumes, fait la part belle aux producteurs qui cultivent les bons goûts de leur région de plaine ou de montagne. Il assume son non-conformisme : peu me chaut qu’il puisse être « écocidaire », surtout pour ceux qui se proclament mollahs du goût !
Le voici :

Je l’accompagne d’une boisson bio originale à l’ortie, légèrement gazéifiée et peu sucrée, l’Orthéria.
À l’apéritif, les sablés à la Tête de Moine de la boulangerie Daetwiler à Bassecourt ont gagné une médaille d’or en 2019. Craquants et délicats en saveurs fromagères, c’est une première tuerie pour commencer.
Les deux entrées de charcuterie proviennent de la même boucherie du Saint-Bernard à Orsières. Un jambon cru du Valais fondant et un pâté de chasse comme on imagine que les anciens les cuisinaient : à la croûte presque sablée, à la gelée puissante, à la chair fine et aux condiments multiples dont de belles pistaches. De l’or pour le Saint-Bernard !


La totale pour l’estomac dans les plats de résistance en or rappelant la Saint-Martin : un boudin à la crème et des craquantes (petites saucisses d’Ajoie) de Courgenay, fabriqués par le sympathique et jovial boucher de Courgenay Stéphane Chappuis; une longeole IGP (une saucisse de porc aux graines de fenouil) de la boucherie du Palais à Carouge; le tout accompagné de cornettes de Fribourg fabriquées par l’équipe de Laudato’si.


Le fromage, un reblochon de Moudon vendu 4 francs, vient de la fromagerie du Grand Pré. Quelle onctuosité crémeuse!
Le dessert continue sur la voie du plantureux avec une incroyable boule de Berlin fourrée à la confiture de damassons rouges de la boulangerie Jobé à Courfaivre.
Avec le café, de croquantes et inédites tuiles aux cacahouètes confectionnées par Barbara Domont, une femme-paysanne de Vuillerens (VD). Avec des biscuits à l’épeautre et à la cannelle des Daetwiler de Bassecourt et des caramels à la crème de Madame Colette Douvé-Michel de Courfaivre que nous connaissons aussi pour sa gelée de beutschins (petites pommes sauvages)
Ce menu, à l’inverse des tendances actuelles désintégrant l’histoire de nos spécialités régionales, fait la part belle à la viande, à la chasse, à la crème et au sucre. Se privera-t-on de chevreuil, de porc, de beurre et de crème et ainsi tuer à petit feu les paysans et artisans de nos montagnes, respectueux de la nature et de leur bétail tout autant que les urbanécovéganes ?