Mon cher ami Samir Siad, ancien du TPR dans les années nonante, a choisi de lire pour Pâques la Passion de Jésus, un long poème écrit par Charles Péguy en 1910. Ces quatre-vingt minutes habitées sont extraordinaires d’intensité. C’est mon offande de Pâques 2020, propice à l’instropection.
Hier, Vendredi Saint, Samir m’a envoyé cette vidéo comme témoignage de son amitié, une invitation à une lecture théâtralisée qu’il vient d’enregistrer avec ses amis du Théâtre en Partance, faute de pouvoir en proposer une représentation vivante.
Ce théâtre est au bord de l’Atlantique à Briqueville-sur-Mer près de Granville. Il y a quelques jours, un des amis de Samir, curé de St Pair-sur-Mer, lui a demandé s’il voulait bien, à l’occasion de la Semaine Sainte, faire l’enregistrement, dans la salle du Théâtre en Partance, d’un texte tiré du Mystère de la Charité de Jeanne d’Arc..
Il accepté volontiers de tenter de servir selon ses forces cette bouleversante Passion selon Péguy.
Je suis heureux de vous proposer aujourd’hui le lien de cette vidéo qui vous permettra de découvrir cette interprétation extraodinaire, habitée par la passion de Samir – un grand chrétien moderne – pour les grands textes, même avec toutes les limites d’une représentation enregistrée…
La Passion de Jésus de Péguy, un texte poétique d’une septantaine de pages, est ici téléchargeable
Quelques informations sur Charles Péguy, tirées de l’Encyclopaedia Universalis :
« Athée de tous les dieux” en 1900, il retrouve progressivement la “voie de chrétienté”, non par conversion, dit-il, mais par approfondissement du cœur. C’est la parabole du Fils prodigue, restée toujours vivante et active. C’est la méditation de la Passion du Christ – un frère, lui aussi tenté par le désespoir. L’une et l’autre lui ouvrent le chemin de la foi. Il restera pourtant toujours sur le seuil : sa femme refusait le mariage religieux, le baptême des enfants. Malgré des pressions multiples, de Jacques Maritain en particulier, Péguy restera extérieur à l’institution ecclésiastique. Il ne peut être un catholique pratiquant. Sa vocation, c’est la prière, aux côtés de ceux qui se sentent exclus. Péguy prolonge ainsi le combat qu’il a mené en 1900. Et c’est Le Mystère de la charité de Jeanne d’Arc qui, en 1910, reprendra la première partie de la Jeanne d’Arc de 1897, Domrémy, remplissant les blancs qui rythmaient le texte primitif, sans en supprimer une ligne. Péguy chrétien ne s’oppose pas à Péguy socialiste ; le christianisme donne sens à son combat contre le mal universel. »