Vinifier des vins de Neuchâtel à La Chaux-de-Fonds et les vendre à des amis clients, proposer des créations littéraires épisodiques vivifiantes livrées à domicile comme un panier bio de fruits et légumes bio. Ce sont des projets inédits de deux artistes chaux-de-fonniers jouant leur partition en dehors des circuits : l’œnologue David Houlmann et le professeur-écrivain Simon Frenkel, un vinificateur et un vivificateur.
À la rue du Parc 65, dans un local et une cave situés devant la synagogue, Atelier FA, David crée trois vins de Neuchâtel : un chasselas, un rosé et un pinot noir. Il loue 0,7 hectares de vignes sur le littoral, presse, fait cuver ses vins dans des amphores toscanes à 1000 mètres d’altitude et les élève dans des bonbonnes en verre et des fûts.


Ce sont des vins poétiques de nom et purs de goût, de culture biologique et presque sans sulfites. Ils valent leur prix, loin des produits normés : un chasselas tranquille sans gaz carbonique, comme du jus alcoolisé d’un bon raisin mûr, l’Heure blanche; un œil-de-perdrix sur le fil du rasoir avec la pureté de ses arômes de bonbons anglais sur un fond fumé, Noir de Rose. Et un pinot gorgé de fruits rouges mûrs tirant sur la cerise capiteuse, un peu trouble car il n’est pas filtré, Fil Rouge. Trois bouteilles de vin d’artiste, loin des circuits habituels : bio et locaux, proches du cœur et de l’intimité qu’on recherche chez un ami.

Simon n’en est pas à la première aventure qu’il propose à son public ami. Comme David, il veut créer avec lui une intimité particulière, qu’il avait récemment aménagée dans son tour de chant chez des particuliers de vingt-six cantons suisses. Durant toute l’année 2020, il propose, avec Ramification des dégustations artisanales « de textes, de chansons, des images, des rendez-vous ». Loin des sentiers battus des compagnies subventionnées et des écrivains reconnus. « À la joie de vivifier 2020 », écrit-il.

L’artisan-œnologue David vinifie contre les Goliaths des vins sulfités et Simon le zélé est l’apôtre de nouvelles expériences qu’il vivifiera avec les moyens qu’il a. Ils n’ont de comptes à rendre à personne d’autre que leurs futurs clents et donateurs.
Jouissons avec eux des plaisirs poétiques qu’ils souhaitent nous faire déguster dans des verres et vers. Ici, chez nous, dans les Montagnes vivantes !
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