Le Requiem de Fauré accroche notre coeur à la Collégiale de Saint-Imier

Le Requiem de Fauré a été composé pour rien, a dit le compositeur, « pour le plaisir si j’ose dire« . Dimanche 3 novembre à la collégiale de Saint-Imier, une forme de magie, inspirée par le lieu, les enfants de Fribourg et la direction de Nathalie Dubois, a accroché notre coeur. La chorale La Croche-Coeur et l’orchestre Musique des Lumières, pour le plaisir, si j’ose dire, valaient bien, cette fin d’après-midi-là, tous les grands choeurs et orchestres du monde.

J’aime maintenant choisir au concert un siège dans un lieu improbable, histoire d’être dans un calme offert par ce décalage. Cet après-midi-là dans le transept de la collégiale, j’ai suivi le Requiem de Fauré derrière le banc du baryton et des deux jeunes enfants de la maîtrise de Fribourg qui chantaient le Pie Jesu, l’un pendant le concert, l’autre en bis.

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Ce Requiem a été écrit par un sceptique, maître de chapelle et organiste de la grande église parisienne de la Madeleine. Il est indéniable que la religiosité, à l’écoute, s’efface devant ce « gigantesque synonyme de Dieu, l’amour« . Berceuse de la mort, l’oeuvre culmine dans le Pie Jesu, originellement interprété par un jeune soprano solo.

Ce dimanche, Nathalie Dubois, la cheffe si charismatique de la Croche-Choeur, avait choisi de confier cette partie de l’oeuvre à un jeune garçon de la maîtrise de Fribourg.

Céleste voix angélique, pureté ingénue de l’expression, le jeune homme inspiré inspira, soutenu par un orchestre de chambre jouant la version « dégraissée » de l’oeuvre. Dans mon transept, derrière le banc de enfants, j’étais dans le théâtre de la représentation. Ecoutant, regardant, immortalisant ces beaux et uniques instants où les enfants rejoignent leur banc après les saluts au public d’une collégiale remplie à ras bord.