A l’ouest de Tottenham et au nord de Finsbury Park, l’avenue Green Lanes rassemble une multitude d’imposants restaurants turcs totalement authentiques et presque sans touristes. Ce « Chinatown » turc londonien compte deux établissements que je vous recommande, Dyarbakir et Antepliler.
Le lieu est atteignable par métro (station Manor House sur la Piccadily Line), par Overground (station Harringay Green Lanes), par train (station Harringay) ou par bus (29 de Trafalgar Square, 141 de London Bridge, 341 de Waterloo).

Dyarbakir est un grande brasserie avec fauteuils en cuir, immense gril aux charbons ardents à l’entrée et files d’attente les soirs de fin de semaine.
C’est le paradis des kebabs, de la viande grillée en brochettes. À peine a-t-on fait son choix, ce jour-là des travers d’agneau, qu’on vous apporte une belle salade mêlée et du pain chaud cuit sur une pierre servant de four, à la manière turque.

L’assiette de lambribs accompagnée de riz aux raisins secs est au-delà des espérances par la saveur de la viande, la justesse de l’assaisonnement et l’onctuosité du gras croustillant. C’est plus que copieux mais rien en regard des immenses plats de brochettes mélangées que certains convives commandent pour la table entière.

Comme dessert, un traditionnel baklava turc : en forme de gratin rectangulaire, il est fait à base de pâte phyllo, d’amandes ou de fruits secs broyés et de sirop de sucre et de citron. Le tout recouvert de pistaches mondées, les meilleures venant de la ville de Gaziantep.

Impossible de trouver pareil restaurant chez nous, impossible d’égaler la gentillesse du service et la douceur des prix.
Rebelote un autre dimanche soir, juste à côté dans une brasserie plus simple aux tables et chaises en bois, Antepliler.

C’est ici le paradis de l’Antep Lahmacun et du Kunefe. Le premier est une sorte de pizza à la pâte très fine rappelant celle de nos sèches au beurre. Elle est garnie de viande hâchée d’agneau mélangée à du piment rouge doux et du persil. C’est exquis car ça sort d’un four à bois constamment alimenté par des experts, à la manière des pizzaioli napolitains.
Quant au Kunefe, c’est un dessert fait de fromage fondu entre deux couches de cheveux d’ange revenus au beurre. L’ensemble est grillé au four des deux côtés et servi chaud dans un sirop, souvent saupoudré de pistaches. Assez consistant, ce dessert se savoure particulièrement bien avec un verre de thé turc. Ce que j’ai fait mais sans pouvoir manger plus que la moitié …, dans une annexe à la brasserie, une sorte de salon de thé aux chaises basses.

Les amateurs de cuisine authentique à Londres feraient bien de délaisser un soir les restaurants chinois de Soho, les bengalis de Brick Lane ou les horreurs « burgeriennes » de partout pour pousser plus au Nord. Ils y seront plongés dans une atmosphère authentique, une ambiance chaleuseuse et des spécialités décoiffantes.
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