Au sud de la Styrie, à la frontière avec la Slovénie, c’est la petite ville thermale de Bad Radkersburg, qui fut un bastion important pendant les guerres contre les Turcs.
Ses remparts, presque entièrement conservés, en témoignent, avec leur fossé, leurs bastions et leurs tours. Ici, à gauche, une tour de garde ; au milieu, la tour octogonale de l’hôtel de ville avec son clocher à bulbe devenu l’emblème de cette petite ville. Au fond, l’église baroque de la Frauenkirche.
Bad Radkersburg eut un rôle considérable pendant la 1ère Guerre Mondiale qui vit la Serbie en guerre contre l’empire austro-hongrois.
A un kilomètre de là, un autre monde peut-être, une autre langue, un autre peuple : Radgona en Slovénie, qui fit longtemps partie de la grande Styrie. On ne peut savoir, le temps d’un après-midi printanier, si les liens entre les deux bourgades se resserrent. Un pont moderne le laisse penser.
Dans sa poésie de bourgade frontière baroque, Bas Radkerburg laisse imaginer y vivre la famille Trotta dans La Marche de Radetzky de Joseph Roth. Une histoire sur quatre générations d’une petite famille de soldats et bureaucrates de l’Autriche-Hongrie, de l’apogée de l’empire à son déclin annoncé par la guerre. Le héros, médiocre soldat, voit autour de lui se désagréger le monde anachronique et nostalgique de la monarchie austro-hongroise.
Il y a ainsi des lieux emblématiques : on sent dans leur tranquillité un peu morose la poids d’une histoire millénaire, aux confins de deux mondes …