Il y a un art d’accommoder les restes et un récent parmentier de bœuf bouilli aux pommes de terre violettes et carottes de pleine terre en fut la preuve.
Au fond du frigo, un reste de morceau de bœuf bouilli maigre de 150 grammes de chez Bilat.
Qu’en faire ce soir-là ?
Il y a bien à la cave depuis quinze jours quelques pommes de terre violettes bio, seul luxe du futur plat, et de vieilles carottes « pleine terre » un peu fripées achetées chez l’horticulteur Challandes en automne. Dûment encavées …
Les ingrédients de base sont le meilleur de ce qu’on peut trouver des producteurs de la région : un boucher franc-montagnard, des agriculteurs bio du Seeland et un jardinier de Boudevilliers. Il y a en là pour dix francs à tout casser.
On cuit donc les légumes à l’eau salée pendant qu’on découpe le bœuf en petits morceaux en y rajoutant 50 grammes de dés de jambon à l’os dont il restait aussi une demi-tranche. On passe les pommes de terre au presse-purée et on lie avec un peu de crème et de beurre.
Dans un petit plat à gratin préalablement beurré, on étale une moitié de la purée sur laquelle est déposée la viande avec, coup de génie, une cueillère à soupe d’origan séché de Sicile. On recouvre du reste de la purée qu’on badigeonne de beurre fondu. Au four à 200 degrés le temps qu’une délicate croûte se forme !
On sert avec les carottes légèrement beurrées et on est cette fois bien en droit d’admirer cette réussite improvisée.
La couleur du mets est déconcertante, son alliance entre le croustillant et l’onctueux du meilleur effet, l’origan rehausse le plat, le jambon le bœuf, les carottes sont presque fruitées et grasses.
Ce bonheur simple, on sait déjà qu’on ne le retrouvera plus car ce plat réalisé à l’improviste sera inimitable… C’est pourquoi on l’a accompagné d’un Chasse-Spleen !