De passage à Yverdon, bien m’en prit de m’arrêter voir la déchèterie (sic) du Nord-Vaudois. Elle est belle, fonctionnelle, abritée, sans danger et liée à un centre de récupération d’objets. L’inverse de la nôtre, immonde et construite pour pas cher. Je l’ai votée en 2011 : la pire levée de main de mon activité d’élu.
La déchèterie d’Yverdon se présente comme un complexe englobant un bâtiment englobant l’espace où les citoyens amènent leurs déchets et un atelier de réinsertion restaurant et vendant des objets usagés, la Ressourcerie.
L’usager arrivant en voiture insère une carte-client gratuite et parque sa voiture dans un espace abrité .
Les différentes bennes recevant le carton, le papier, la ferraille, le verre et autres gros déchets sont à hauteur de taille et très accessibles. Pas de danger de se faire écraser par une voiture. Les petits déchets variées (alu, piles, huiles) sont à droite et l’on peut profiter d’un tapis roulant mécanique pour avancer vers les espaces recevant ces petits déchets.
Tout est ici pensé, en fonction du confort du citoyen et des travailleurs. A l’inverse de la déchetterie du Crêt-du-Locle, construite sous la pression de la pingrerie, sans conception, venteuse, dangereuse, mal pratique, avec des conditions de travail scandaleuses pour les ouvriers. Cela restera la seule « oeuvre » de qui vous savez ! Avec notre coupable compromission !
Compromission que je sous-entends dans mon intervention au nom du PS le 2 juin 2014 au Conseil général lorsque je parle de notre responsabilité à avoir accepté ce crédit mal ficelé en 2011. En effet, ce 3 juin 2014, on a dû revoter une rallonge de 300’000 francs, qui ne sera pas la dernière. Voici mon intervention :
CONSEIL GENERAL DE LA CHAUX-DE-FONDS
2 JUIN 2014
Crédit d’investissement de 300’000 francs pour l’amélioration de la déchetterie intercommunale
Intervention du parti socialiste par Daniel Musy
Dans l’absolue nécessité où nous sommes devant cet investissement urgentissime, le groupe socialiste l’acceptera sans l’ombre d’une hésitation. Il veut d’abord savoir si ce sera le dernier ou s’il en faudra d’autres dans quelque temps. Tant en effet il faut améliorer ce qui dès le départ a été médiocre et honteux, en particulier le local encore provisoire du personnel. Sera-ce d’ailleurs le cas pour cet élément-ci ?
Nous sommes très fâchés car cette absolue nécessité a une cause bien déplorable qu’on peut résumer en trois mots : mise sous pression.
La mise sous pression dès fin 2010 des concepteurs du projet (consultant, ingénieur, architecte) qui ont eu des délais à tenir dans la précipitation où tout devait être parfait sans coûter cher.
La mise sous pression des employés, admirables de courage et d’abnégation, qu’on a obligés à travailler au début dans des conditions indignes, dénoncées notamment par notre parti dans ce conseil. Remarques dont le représentant du Conseil communal, en mars 2012, a pensé qu’elles relevaient de « bringues » cherchées « là où il n’y a en pas ». Je cite ici le Courrier neuchâtelois.
La mise sous pression de nous les élus depuis 2011. Nous avons voté un crédit impossible à différer et, par notre acceptation, nous portons un part de responsabilité dans ces failles. Que de boniments il a fallu ingurgiter pour se voir refiler un projet pareillement mal ficelé dès le départ.
Finalement, la mise sous pression permanente des citoyens depuis janvier 2012. Ce sont les premiers à souffrir de ce que le Conseil communal, cette fois sans déni, sans recherche de bouc émissaire, sans dilution de ses responsabilités, sans arrogance triviale, nous présente comme de graves lacunes déjà comblées ou à combler. Je ne vous ferai pas grâce de cette liste infernale d’aberrations recensées sans pitié par le Conseil communal dans le rapport de ce soir : « dépassement des prévisions », manque de « local de pause pour le personnel », « hauteur des bennes », insuffisance « de bennes de réserve », mauvaise « occupation du local à déchets spéciaux », circulation « chaotique voire dangereuse ». Ce crédit de 300’000 francs mettra du baume là où ça fait mal depuis le début.
La liste des innombrables manquements que je viens d’énumérer mérite que le groupe socialiste félicite le Conseil communal d’aujourd’hui de son humilité, de sa sincérité et de sa clairvoyance pour y remédier en partie. Nous souhaitons, pour le bien commun, que ces qualités le guident dans ce dossier pour l’avenir.
Et l’article de L’Impartial sur cette séance du législatif :
La déchèterie d’Yverdon est effectivement une très belle réalisation.
L’usage du mot déchèterie plutôt que déchetterie correspond à une recommandation de l’Académie française :http://www.academie-francaise.fr/la-langue-francaise/questions-de-langue#28_strong-em-dchterie-em-strong
Oui, d’y réaliser également un lieu de convivialité et d’échanges me paraît attractif! Cependant, il ne faut pas oublier les personnes à mobilité réduite ou simplement sans véhicule qui viennent aux déchèteries communales avec leur chariot. D’où la nécessité de conserver des points de collectes villageois d’accès sécurisé!