La décision strictement juridique de la cour cantonale sur l’élu UDC ne résout absolument pas les problèmes humains et politiques.
26 novembre 2013 : le bureau du Conseil général et le Conseil communal, photo de David MarchonHumains car il reste que de nombreux employés ont été dirigés avec des comportements qu’un audit – voulu en particulier par l’élu – a qualifiés d’illicites. Il est inimaginable de le voir se retrouver dès demain devant les mêmes personnes qui ont souffert de son comportement. Pas d’ailleurs plus devant d’autres car comme l’a déclaré notre collègue verte Clarence Chollet à la télévision romande, « nous n’avons aucune raison de penser qu’il pourrait agir différemment dans un autre dicastère ». Le rôle du Conseil communal a été, de bonne foi, de protéger ses employés qui ont reçu de multiples assurances que ces choses ne se reproduiraient plus. Le 27 août d’ailleurs l’UDC affirmait qu’il était » juste que les collaborateurs de l’administration communale puissent effectuer leur travail avec sérénité et dans des conditions respectueuses« . Nous sommes mot pour mot d’accord avec ces principes évidents et on ne peut pas transiger sur cet indispensable respect dans les rapports entre un chef de dicastère et ses subordonnés et collaborateurs.
Politiques car les membres du Conseil et les cinq partis non UDC du Conseil général ont perdu toute confiance en l’élu UDC. Il est capable de passer en quelques heures de l’agneau au loup. Par d’exemple, le lundi 21 août il déclare sur RTN qu’il est prêt à » construire quelque chose ensemble de nouveau » et quelques heures après on lit dans la presse que selon lui sa collègue verte est « odieuse« .
Le second problème politique est que nous n’avons dans notre canton aucune loi qui pourrait éviter ce qui s’est passé avec l’élu UDC. La Constitution cantonale ne contient pas de dispositions qui résoudrait des situations exceptionnelles de ce type, auxquelles d’ailleurs elle n’aurait jamais pensé : comment imaginer que des membres de gouvernement puissent se comporter ainsi ?
Nous pensons donc qu’il faut changer la constitution et la gauche notamment devra faire des propositions dans ce sens au Grand Conseil en vue d’une votation populaire.
Je cite pour finir une remarque d’un internaute, Jean-Philippe Jeannenat, parue ce soir sur le profil d’une amie Facebook : « Je me permets toutefois de suggérer (…) l’instauration d’une procédure de révocation, ou de destitution, de la compétence du législatif, qui s’inspirerait du modèle britannique et qui pourrait être ouverte même en l’absence de chef d’accusation en droit pénal. À mon sens, cela pourrait garantir une procédure équitable et, vu sa lourdeur, on chercherait d’autres solutions avant que d’y recourir dans les cas disons désespérés.«
Non, non et non Daniel. Une disposition dans la Constitution cantonale pour éviter qu’un tel cas se reproduise, ça voudrait dire qu’on ne fait définitivement plus confiance aux partis qui, je te le rappelle, ont toute latitude pour choisir leurs candidats à l’exécutif. Il y a déjà eu des erreurs de « casting » mais jamais encore à ce point. Au lieu de se lamenter, je pense qu’il faut surtout réfléchir au « pourquoi » l’électorat chaux-de-fonnier a choisi de mettre un UDC dans un fauteuil de conseiller communal. Ne serait-ce pas parce que les partis « traditionnels » ont déçu une partie de l’électorat? Les électeurs ont voté UDC, pas Legrix, ils ne le connaissaient pas. Les votes de protestation sont ainsi, ils se préoccupent peu du contenu de l’emballage.