L’UDC, prise en otage par J.-C. Legrix, est obligée de jouer une partie de belote dont elle se passerait volontiers, et nous aussi dans l’autre camp. Elle peut poser cinq cartes possibles sur le tapis dans les prochains jours ou prochain mois.
Les deux premières cartes possibles présupposent que le partenaire Legrix annonce « tout atout » le 3 octobre lors l’AG de la section cantonale : « Je ne démissionnerai jamais, continuerai d’être un vigilant « ministre sans portefeuille » et me représenterai devant les électeurs en mai 2016 ». Mais il n’a ni bourg ni nell et l’UDC aucun as, les quatre étant dans les mains de l’autre camp.
Sa première carte est alors de soutenir Legrix en le tolérant au risque de perdre tout son crédit ici et … ailleurs.
Sa deuxième est de l’exclure et de le laisser seul jusqu’au terme de la législature. Il constituera alors peut-être en 2016 une liste à deux dans un hypothétique nouveau parti, le MDD (« Martyrs de droite », ou « Mouvement des Déchus »), qui sait ?
Si Legrix, devenu un peu plus solidaire, digne et réaliste, démissionne en annonçant « cœur » avec de beaux atouts, son parti-partenaire a une meilleure partie jouable, mais avec des fragilités.
Il peut alors jouer facilement sa troisième carte et installer Florian Robert-Nicoud jusqu’en 2016, avec l’hypothèse cependant que Legrix, devenu Paul, veuille se représenter sur la liste UDC aux prochaines élections. FRN ne doit pas exclure d’être dans cette partie le dindon d’une mauvaise farce.
Les quatrième et cinquième cartes sont évoquées par Jean-Daniel Rothen dans une tribune parue jeudi 26 septembre.
Quatrième carte, le retrait de Robert-Nicoud et la nécessité de repourvoir le siège par une élection complémentaire où l’UDC joue le jeu démocratique de se représenter devant les électeurs après une crise. Mais quel roi ou reine mettre sur la liste ? Legrix encore avec Florian et d’autres venus à la rescousse ? Le risque est alors grand de perdre le siège pendant deux ans mais l’honneur politique est sauf.
Enfin, la carte la plus audacieuse à jeter est la cinquième. Renoncer à occuper un siège jusqu’à la prochaine législature, le laisser à un parti de l’entente communale (un second PLR, pourquoi pas ?) et revenir ragaillardi en 2016 avec une nouvelle équipe. C’est jouer d’entrée son bourg avec l’espoir de surprendre l’adversaire qui jouerait mal ses as.
On en saura plus dès jeudi soir, date du renouvellement du bureau politique cantonal de l’UDC. Dans tous les cas de figure, cette interminable petite belote ressemble à un poker dans un tripot enfumé. On ne voit pas la couleur de la fumée.