Nouvel horaire CFF : davantage de temps pour aller des Montagnes en Romandie


Le nouvel horaire CFF va rendre plus lents d’au moins 11 minutes les trajets pour aller de La Chaux-de-Fonds vers le Littoral neuchâtelois et les cantons de Vaud, Genève et Valais. Et vice-versa. Avant l’arrivée du RER dès 2035, c’est une très mauvaise nouvelle pour la Métropole horlogère, qui, de surcroît, n’a pas résolu le 9 juin 2024 ses problèmes de stationnement.

Laurent Favre, dans le 1930 du 21 mai 2024, affirme « qu’un gros travail de fond a été fait pour Neuchâtel et l’Arc jurassien plus largement vers l’Arc lémanique« .

Le ministre se moque du monde, notamment des 60’000 habitants des Montagnes neuchâteloises, du Vallon de Saint-Imier et des Franches-Montagnes qui verront leur temps de parcours augmenter d’au moins 11 minutes pour aller à Lausanne, Genève, en Valais et même à Bevaix, en partant de La Chaux-de-Fonds.

Détaillons ces détériorations grâce à ce tableau.

Actuellement, on met 72-73 minutes pour relier CdF à Lausanne. Il en faudra 11 de plus dès le 15 décembre 2025 car le temps de correspondance va augmenter de 5 à 6 minutes. Certes, on pourra partir toutes les demi-heures de CDF et on ne ratera plus la correspondance en cas de retard. Mais c’est tout de même 11 minutes supplémentaires sur 80 minutes de voyage.

Pour Genève, c’est pire puisqu’on devra changer de quai à Renens, un calvaire avec de lourdes valises pour prendre l’avion Cointrin. Les quelques trains directs NE-GE (le matin et le soir) obligeront à attendre 18 minutes au froid ou dans le hall de Neuchâtel. En changeant à Renens, on perdra aussi 11 minutes.

C’est pire pour aller en Valais avec 18 minutes d’attente à Lausanne contre 5 maintenant. La durée d’un trajet pour Sion ou de Sion s’allongera de 24 à 29 minutes.

Et si on doit saluer le retour d’une ligne omnibus Neuchâtel-Yverdon, aller à Bevaix prendra 11 minutes de plus aussi !

Dans la perspective de 2027 où CdF sera la capitale culturelle suisse, ces changements sont une mauvaise nouvelle qui rendra, dans l’esprit des Romands, notre ville encore plus éloignée qu’elle ne l’est actuellement.

En plus, l’incapacité du Conseil communal, lors du Conseil général de novembre 2023, d’avoir trouvé des accommodements avec la droite pour éviter de voir balayée sa nouvelle politique de stationnement, plongé la ville dans une crise des mobilités. Ce n’est ni Laurent Favre ni les CFF qui viendront dès le 10 juin au secours d’une ville où les « parqueurs » sont roi !

Pourtant, les bases des changements étaient bonnes et auraient pu rallier la droite : un hyper-centre avec des horodateurs, le reste de la ville en zone bleue, des parkings de quartier, huit zones de stationnement.

Vouloir faire payer 750 francs pour un second macaron autorisant le stationnement de longue durée dans une autre zone que le premier est une erreur qui braque la majorité des citoyens. Si on avait commencé à le faire payer le même prix que le premier, la pilule aurait été supportable pour la droite. On y serait allé à petits pas et non à grandes foulées, avec la litanie qu’on est la seule de Suisse à faire payer si peu !

Le comble de l’argumentation du Conseil communal pour défendre ce prix excessif fut atteint lors d’un débat public au Club 44 le mardi 21 mai 2024. Il a reconnu que ce montant était « élitaire » et que son voeu secret serait que les citoyens n’achètent pas un second macaron ! Un élu de gauche a parlé de « mesures certes liberticides et drastiques » mais nécessaires. De telles outrances de langage exaspèrent les personnes modestes et modérées.

Le résultat de la votation du 9 juin a été sans appel : la nouvelle politique de stationnement et le second macaron à 750 francs ont été refusés à 76%. Le même jour, l’initiative socialiste fédérale pour limiter les primes maladie à 10 % du revenu a été acceptée à La Chaux-de-Fonds par … 75% des votants.

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