Mon 24 juillet dans ma ville dévastée


Il y a quatre semaines, voici le paysage urbain qui s’offrait vers 17 h 30 de la rue de la Croisée, derrière l’ancienne usine Singer et devant le parc des Crêtets. Entre 11 h 30 et 11 h 35, une tempête avec des pics de vent à plus de 240 kilomètres-heure avait décimé neuf arbres sur dix de ce beau parc du début du XXe siècle, situé au-dessus de la gare.

Le panorama est inédit puisque la partie ouest du flanc nord de la vallée s’offre pour la première fois depuis ce lieu à la vue médusée du Chaux-de-Fonnier que je suis depuis 67 ans.

Entre deux conifères qui sont restés debout et le petit kiosque plié du début du XXe siècle, on distingue le décrochement dans l’espace forestier de la Combe Grieurin. La ville en damier de ce côté-là a eu la plupart de ses toits endommagés car la tempête est passée par là avant de bifurquer à droite vers le plateau de la gare et monter décimer les arbres des parcs des Crêtets, Gallet et de la piscine des Mélèzes puis continuer à propager ses macro-rafales du côté de la rue de la Prairie.

À la rue du Doubs 67 où nous habitons, c’est à peine si je me suis rendu compte de la violence des éléments pendant que je terminais vers 11 h 30 un prochain petit livre. Même pas une branche cassée dans le jardin, aucun dommage à notre voiture garée derrière l’ancien Technicum.

Avant 13 heures, la messe était dite : les premières images sur Instagram, notamment celles tournées de la maison de l’Aigle, la mesure du vent qui avait exploser le compteur de la station des Éplatures, les photos envoyées par mon ami Gilles du Crêt-du-Locle avec notamment le camion retourné sur les tombes du cimetière israélite.

Le président de la Ville, M. Jeannnret, qui fut le seul conseiller communal sur place pendant quatre jours au moins, a eu raison de demander aux gens de rester chez eux plutôt que d’aller faire les voyeurs.

Je ne l’ai pas suivi et de 17 à 18 heures, j’ai parcouru le champ de ruine, pour constater de mes yeux les dégâts.

Grand bien m’en fut, car à la fin du périple, j’ai rencontré à Espacité la députée et conseillère générale Sarah Curty. Elle est allée voir ce que j’avais vu, a posté des images des parcs sud sur son profil Facebook et a reçu un commentaire de ma part le lendemain.

L’après-midi, mon ami Yves Tissot, nous contactait, ma femme Sylviane et moi, pour nous proposer de fonder une association destinée à replanter des arbres dans les espace publics. Trois jours après, le compte bancaire de DES ARBRES POUR RÊVER DEMAIN était créé à la Banque cantonale neuchâteloise, par une habitante et deux habitants épargné.e.s par la tempête. Le devoir citoyen s’était imposé à nous, sans qu’on en discute l’opportunité.

Voici les étapes de ma balade dans ma ville meurtrie de 17 à 18 heures.

Bois du Petit Château
Rue des Tilleuls
Rue de la Serre vue de la rue des Armes-Réunies
Place de la Gare, ouest
Le parc des Crêtets vu de la rue du Commerce en sortant de l’ascenseur de la gare
L’image présentée au début de cet article
Le parc Gallet vu de la rue des Crêtets
Beau-Site
Rue des Musées
Rue du Casino

2 commentaires

  1. Bravo pour ce très beau et poignant texte. Pensées à tout mes amis chaux-de-fonniers. Dommage des quelques fautes d’orthographe et de syntaxe.

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