Naples est une ville où l’on peut encore trouver des petits restaurants servant une cuisine populaire, authentique et savoureuse à des prix très bas. Dans le marché couvert de la Torretta, près du port de Mergellina, Cibi Cotti est le parangon de ces établissements incroyables. J’y ai mangé à midi une demi-portion de lentilles aux épinards et un calamar grillé pour 8 euros.
Le quartier de Mergellina est facilement atteignable par le métro ou à pied depuis la Villa Communale, un jardin public longeant la mer et hélas bien mal entretenu.
La gare de Mergellina et le kiosque à musique du jardin public sont de beaux exemples d’architecture du début du XXe siècle, du temps de la splendeur d’une ville qui nous fascinera toujours car elle offre ses plus cadeaux dans des écrins dégradés.
Le marché couvert de la Torretta se situe entre les rues Antonio Gramsci et Giordano Bruno. Avec la statue de Gianbattista Vico derrière le kiosque à musique, nous sommes bien entourés par les plus célèbres philosophes italiens. Avec sa cuisine, ses monuments et ses paysages, ils sont la gloire de la Campanie.
Au fond du marché, le restaurant Cibi Cotti n’est ouvert qu’à midi. Sous le portrait ironiquement caravagesque (c’est un pastiche du Jeune Bacchus, révélateur de l’esprit napolitain) de l’ancienne propriétaire, la « Nonna Anna », on va chercher ses plats au comptoir, à l’emporter ou à manger sur le pouce à l’intérieur. On paie à la caisse en sortant.
La cuisine a été rénovée selon les normes européennes d’hygiène des établissements publics et le menu est affiché à l’entrée.
En entrée, gâteaux de pommes de terre et de riz, soupes de pâtes et lentilles, de lentilles et d’épinards, pâtes avec courgettes, spaghetti aux petites moules. Comme plat principal, saucisse et légumes verts, boulettes de viande, tripes à la tomate, roulé de dinde farci et même un calamar grillé à six euros.
C’est ce que j’ai choisi avec une demi-portion de lentilles aux épinards, une belle soupe peu salée et peu huilée, digeste, goûteuse et originale pour nous dans l’association entre les « legumi » et la « verdura ».
Huit euros pour l’ensemble mais tant le roulé de dinde farci que les boulettes me faisaient encore saliver.
Il fallait pourtant se préparer à l’expédition – en train et à pied – pour Baia et j’ai eu juste le temps de prendre un café et une glace au Chalet Ciro, un peu plus loin en direction du Pausilippe en y admirant l’art de celui qu’on appelle chez nous pompeusement un barista.
Merci pour cet article dépaysant.