Surmontée par le Bietschorn de presque 4000 mètres, une partie du Lötschental a été ravagée par des laves torrentielles venues d’un sommet un peu plus bas, le Nesthorn. La douleur des habitants est aussi la mienne car je connaissais bien l’hôtel Nest- und Bietschorn, justement. Madame Esther Bellwald et son mari français tenaient à Ried, entre Blatten et Wiler, cet établissement familial réputé pour sa cuisine.
Le Lötschental est une des régions les plus belles de Suisse, aux confins du périmètre Unesco de la région alpine.
Plus haut que Blatten, près de Fafleralp, la vue sur la vallée et sur le glacier était unique.


En-dessous de la photo de droite se trouve Blatten, le village central de la vallée. Les chalets supérieurs sont intacts mais les maisons en bas (visibles sur la photo de droite plus bas, prise le 21 octobre 2018) ont été recouvertes par la lave venant de la montagne en face.
Cette image prise sur les hauteurs de Blatten montre bien la majesté du Bietschhorn, avec un peu plus bas le Nesthorn d’où s’est détachée une partie des rochers pour entraîner le glacier de gauche vers la vallée.


L’hôtel Nest -und Bitschhorn ne doit plus exister malgré les espoirs de Madame Bellwald au début de la semaine.



Je comprends l’émotion des politiciens valaisans ou oberlandais qui insistent sur la loi de la nature.

Elle nous imposerait sa loi parce qu’elle est plus forte que l’homme. Je crois que c’est aujourd’hui le contraire : c’est le réchauffement climatique causé par l’homme qui domine maintenant la nature. Je remercie ces personnalités au coeur de la tragédie d’aller voir plus tard ce que signifie l’Anthropocène. « C’est une nouvelle époque géologique qui se caractérise par l’avènement des hommes comme principale force de changement sur Terre, surpassant les forces géophysiques. C’est l’âge des humains ! Celui d’un désordre planétaire inédit. » (Certes, comme me l’a fait remarquer un ami, la notion d’Anthropocène n’est cependant pas admise par la communauté géologique scientifiques qui détermine les subdivisions de l’échelle des temps géologiques. Ce concept est malgré tout de plus en plus utilisé dans les médias et la littérature scientifique et a aussi provoqué de nombreux débats et recherches dans différents champs scientifiques.)
Nous ici qui pourrions, à juste titre, pleurer nos arbres mal élagués, nous devrions réserver nos larmes et nos combats futurs pour Blatten. Et pour l’avenir de la planète dans des régions exposées par les bouleversements climatiques.



